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MES CONSEILS PRATIQUES POUR AMÉNAGER UNE CUISINE OUVERTE

Léa Guyomard

Une des pièces les plus souvent travaillées en architecture d’intérieur est sans aucun doute la cuisine. Pourquoi me direz-vous ? J’y vois deux éléments de réponse majeurs. La première est que la conception d’une cuisine est un des postes les plus coûteux en rénovation ; la seconde est que les contraintes sont nombreuses et qu’il est donc plus difficile de faire cela par soi-même.


Depuis quelques petites décennies, la place de la cuisine a littéralement changé. Autrefois, c’était une pièce complètement séparée, parfois même éloignée de la salle à manger et du salon. Lorsque l’on recevait, la personne en charge du menu était souvent absente et s’attachait à préparer les plats en toute discrétion.

Il en est désormais tout autrement. La cuisine s’est imposée au centre de la vie d’un logement ; c’est devenu un espace convivial, de partage, où l’on n’hésite plus à faire entrer les invités et où l’on cuisine autant que l’on échange.


La conception même de la cuisine s’est donc transformée, tout comme les éléments qui la composent. La cuisine s’est totalement ouverte sur l’espace de vie, les comptoirs et autres îlots ont pris une place majeure dans les aspirations des habitants. La table à manger disparaît parfois au profit d’un meuble multifonctions (coin repas / plan de travail / espace cuisson). On souhaite optimiser l’espace autant qu’apporter de l’esthétique. On y intègre de plus en plus "d’assistants" à travers les nombreux (et encombrants) éléments électro-ménager existants.


Alors si vous souhaitez profiter d'une cuisine ouverte sur votre pièce de vie à la fois fonctionnelle et esthétique, lisez attentivement les 6 conseils que je vous propose juste après. Bonne lecture !



1. DÉFINISSEZ L’EMPLACEMENT IDÉAL DE LA FUTURE CUISINE


Ça peut paraître bête, mais dans le cas d’une rénovation ou d’une construction, l’emplacement de la future cuisine ouverte a toute son importance. Les contraintes sont multiples et les solutions parfois restreintes. Mais il est primordial d’anticiper sur son quotidien dans le logement avant d’installer une nouvelle cuisine.

A l’ère où tous les espaces s’ouvrent les uns sur les autres, je n’ai qu’une recommandation : redéfinissez chaque zone ! Au quotidien, on identifie très rapidement les limites du décloisonnement total… l’entrée donne directement sur le séjour et n’apporte plus de rangement (d'ailleurs, si vous ne l’avez pas encore lu, mon article sur "les indispensables pour une entrée wahou" est à découvrir vite !) ; le bureau est installé dans le séjour alors que le télétravail est devenu monnaie courante ; le salon, la salle à manger et la cuisine ne font plus qu’un…

Autant que faire se peut, je recommande d’installer la cuisine dans un espace naturellement délimité : dans un renfoncement de la pièce, sur un pan de mur à une extrémité de la pièce ou encore dans un angle. L’idée dans tous les cas est que la cuisine ne "trône" pas au milieu de votre salon et bloque la circulation par la suite.


2. SÉPAREZ LA CUISINE


Étrange quand on parle de cuisine ouverte, non ?! Et pourtant…

On voit souvent dans les magazines déco de très belles cuisines en linéaire complètement ouvertes sur le séjour. Par ouvertes, on entend ici qu’il n’y a aucune délimitation physique entre l’espace cuisine et la salle à manger/salon. Cela peut donner l’impression d’un gain de place (et ça peut d’ailleurs être le cas dans les -très- petits espaces), mais au quotidien, ce n’est pas si pratique. Bruits et odeurs ne sont pas filtrés ; ne comptez pas regarder votre série favorite pendant que votre conjoint mixe son jus ! Le rangement devient une priorité absolue ; Un coup d’œil à votre vaisselle sale dans l’évier depuis votre canapé et vous ne pourrez plus penser à autre chose.

Finalement, vous aurez l’impression de vivre dans votre cuisine, et même si vous l’aimez, je doute qu’à la longue ce soit réellement satisfaisant.


Il existe donc différentes solutions pour contrer cet esprit showroom et réussir à bien délimiter votre cuisine. Outre la séparation visuelle par les revêtements de murs et de sols, vous pouvez :

  • Concevoir une implantation en U ou parallèle, voire même ajouter un comptoir ou un îlot afin de marquer physiquement l’emplacement de l’espace cuisine ;

  • Installer une verrière, qui a l’avantage de laisser passer la luminosité et d’apporter une impression de volume, tout en limitant le bruit et les odeurs. Elle peut être toute hauteur pour augmenter la sensation d’espace ou sur demie-cloison afin de pouvoir y placer des meubles (table à manger, placards bas avec plan de travail, …) ;

  • Réaliser un claustra, élément brise vue qui n’obstrue pas totalement la luminosité. Il peut prendre de nombreuses formes en fonction du style de déco choisi et servir (ou non) pour placer des objets déco ou du rangement ;

  • Placer la table à manger devant l’espace ouvert pour faire une transition naturelle cuisine - salle à manger - salon. Et pour maximiser l’effet de transition, pensez à travailler l’espace salle à manger avec une suspension très présente au-dessus de la table afin de barrer la vue à hauteur d’homme, et pourquoi pas (si la superficie le permet) un buffet sur un côté afin de "zoner" l’espace ;

  • Positionner une bibliothèque ou une étagère créant ainsi une séparation nette sur toute la hauteur, tout en restant mobile et surtout en apportant un élément de déco très présent ;

  • Plus original, il est également possible de surélever la cuisine afin de créer un palier qui séparera la cuisine du reste de la pièce. Cette solution est adaptée si la superficie le permet et que l'on a une belle hauteur sous plafond.



3. CHOISISSEZ L’IMPLANTATION QUI CORRESPOND À VOTRE LOGEMENT


… Et pas forcément (uniquement) à vos envies…

Car une cuisine qui s’intègre bien dans son environnement c’est LE point primordial pour que vous l’adoptiez rapidement. Elle combinera tous les atouts d’une cuisine fonctionnelle : facilité d’usage, de circulation, rangement, optimisation d’espace et esthétique.

Ainsi, tenez compte de la pièce de vie dans sa globalité en anticipant dès le début du projet sur le mobilier qui prendra place dans la pièce. Vous connaissez ce fameux jeu d’imbrication ? Et bien là, c’est un peu pareil !

Pourquoi penser à la place du futur canapé pour définir la bonne implantation de votre cuisine ? Tout simplement parce qu’il faut penser à la circulation entre les différents éléments.

Beaucoup de clients souhaitent installer un comptoir ou un îlot central dans leur nouvelle cuisine. C’est très tendance, ça donne une impression de gain de place, c’est convivial, … mais un comptoir fige aussi un espace et impose qu’on y laisse une zone de circulation non négligeable. A titre d’exemple, entre un plan de travail et un comptoir, il faut compter minimum 80 cm de recul (en prenant en compte l’ouverture d’un four, d’un réfrigérateur, de tous les placards, …). Il ne faut donc pas moins de 2m70 de profondeur pour tout intégrer ! Pour les mordus de calcul, voici le détail ;). Plan de travail 60cm + zone de circulation 80cm + comptoir 75cm + zone de circulation derrière comptoir 50cm. Alors, toujours convaincus qu'un îlot central est la seule solution ?!




4. CRÉEZ DES RANGEMENTS FERMÉS


Vous avez peur que votre cuisine soit trop encombrée, c’est pourquoi vous préférez éviter trop de meubles hauts au profit d’étagères ouvertes ?

Détrompez-vous ! Plus vous réussirez à créer de la linéarité dans votre cuisine et plus vous aurez cette sensation d’espace. Pour cela, on range au maximum tous les ustensiles, électroménagers et autres pots dans des placards fermés afin de limiter les éléments visuels qui attireraient le regard. Et c’est là que la conception de la cuisine a son importance… tout doit être rangé, mais accessible facilement et à une place cohérente par rapport à son utilité. La machine à café, la bouilloire, la théière électrique peuvent être installées dans un placard dédié, sur un socle coulissant et branchées directement dans le placard ; les épices et condiments doivent trouver leur place dans un tiroir ou placard à portée de main depuis la plaque de cuisson ; tout comme le casserolier.

Pour des raisons d’esthétique (tout en facilitant le ménage), on favorise des meubles hauts qui montent jusqu’au plafond. Cela donne l’impression d'augmenter la hauteur sous plafond. Cela aidera également à créer une sensation de "cube visuel" qui participe à la délimitation visuelle de l’espace.

Enfin, le choix de la finition des meubles a également son importance : des portes de placard lisses, mates, et sans poignées (ou très discrètes) aident à mieux dissimuler la cuisine dans la pièce de vie.




5. RESPECTEZ LE TRIANGLE D’ACTIVITÉ



Gardons en tête qu’une cuisine se doit avant tout d’être (et rester) fonctionnelle. C’est pourquoi, il est important de respecter le triangle d’activité.

Kezako ? Je vous explique tout ! Généralement, les choses se passent à peu près dans cet ordre : on sort les produits du réfrigérateur, on les lave, on les coupe puis on les fait cuire. Le triangle d’activité est le fait de respecter ce processus en disposant les éléments concernés au bon endroit (et à bonne distance !!) en fonction de l’implantation de sa cuisine. On doit donc retrouver une enchaînement logique réfrigérateur - évier - plaque de cuisson et entre chaque élément un plan de travail adapté.

Schématiquement, voilà ce que ça donne :




6. PENSEZ DÉCO, PENSEZ PRATIQUE



Dans la cuisine, l’adage c’est "le beau c’est bien, mais le pratique c’est (beaucoup) mieux". Bien sûr que l’esthétique de votre cuisine aura une grande part à jouer dans le fait que vous vous y sentiez bien, d’autant plus si elle est ouverte sur votre pièce de vie. Mais ne négligez surtout pas le côté pratique des finitions.

En premier lieu, la crédence est un élément indispensable sur toute la longueur du plan de travail. Au niveau de la plaque de cuisson bien sûr, de l’évier également, mais aussi sur le plan de travail à proprement parlé. Elle peut être discrète pour un esprit minimaliste, ou plus affirmée en tant qu’élément de déco à part entière.

Le choix du revêtement du plan de travail est aussi à étudier attentivement. Cela dépend bien sûr du budget mais également de l’usage que vous en faites : du marbre ne demandera pas le même entretien qu’un bois stratifié. Il en est de même pour l’évier : les éléments noirs sont très tendances mais ont aussi l’inconvénient de laisser des traces de tartre.

Concernant le sol, anticipez également sur son revêtement. Pour ma part, j’ai peu d’affect pour le carrelage que je trouve souvent froid, mais il a l’avantage d’être très facilement lavable ! Et dans une pièce où les projections d’eau, de gras sont nombreuses, cet atout a du poids. On peut évidemment poser du parquet ou du béton ciré dans une cuisine, même s’ils sont plus fragiles à l’entretien. Dans ce cas, pensez à placer un tapis dans les zones les plus à risque (à proximité de la plaque de cuisson, de l’évier).




Et vous, à quoi ressemble votre cuisine ?! Plutôt ouverte ou fermée ? Dites-moi tout en commentaire.






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